Quelques nouvelles des Soeurs et des Associés du Canada

Samedi 10 décembre 2011
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A l’issue de la session de réflexion et de prière du Conseil de Province, le 24 novembre 2011, Sœur Annick Geffrelot, Supérieure Générale, a nommé Sœur Pauline Simard Supérieure Régionale. Sœur Pauline sera aidée dans sa mission d’animation et d’administration par Sœur Micheline Bergeron, Assistante.
Quelques jours plus tard, le 26 novembre 2011, sœurs, associés et amis se sont retrouvés pour fêter la Fête Patronale.
Mme Hélène Thibault s’est engagée comme associée des Filles de Sainte Marie de la Présentation au Canada. Elle a été accueillie au cours de l’Eucharistie célébrée par le Père Denis Côté, prêtre du diocèse de Chicoutimi, responsable de formation au grand séminaire. La célébration s’est ouverte par l’invitation à “Prendre la route et à la suivre ensemble attentifs aux signes de l’Esprit”.
Toute l’assemblée, a accueilli la Parole de Dieu commentée dans l’homélie que vous trouverez ci-jointe.
Conscients d’appartenir à un même corps qu’ils s’appliquent à construire toujours plus fraternel, sœurs et associés, se sont retrouvés l’après-midi pour un temps de réflexions et de partage. Bien décidés à faire fructifier le don spirituel reçu de leurs fondateurs - le Père Joachim Fleury, Louise et Laurence Lemarchand – ils se sont encouragés “à participer réellement à la mission de l’Eglise appelée à révéler Jésus-Christ”. “Communiant à l’amour compatissant de Jésus, et à sa prédilection pour les pauvres”, ils se sentent appelés à être proches des jeunes en recherche de sens, des petits sans repère et des personnes seules en attente d’une oreille écoutante et d’un cœur aimant.
Quels que soient leur mode de présence au monde, leurs activités, leur état de vie, tous s’engent à être des témoins d’espérance dans le monde aujourd’hui.

Homélie (Fête de la Présentation de la Vierge Marie)
[Za 2, 14-17 et Mt 12, 46-50]

Chères sœurs, chers associés,
Les deux lectures de la fête de la Présentation de la Vierge Marie comportent une riche symbolique autour de la rencontre des deux Testaments (L’Ancien et le Nouveau).
D’abord, dans la première lecture, le prophète Zacharie parle de la ville la plus sainte de l’Ancienne Alliance, Jérusalem. À l’intérieur de ses murs, se trouve le Temple, lieu de la présence de Dieu. Et c’est là où Marie, appelée à devenir la Mère de Jésus, sera présentée au Seigneur. Son enfant va se révéler le nouveau temple, celui par qui le Père va se rendre présent au monde.
Et dans l’évangile, Jésus souligne de manière éloquente, presque choquante, la nouveauté du Royaume. Les liens du sang n’y ont aucune importance. L’appartenance à la famille du Christ est désormais spirituelle. La seule condition est d’accomplir la volonté de son Père qui est aux cieux, comme l’a fait Marie en disant « oui » à l’ange au moment de l’Annonciation (Luc 1, 38).
Devant une grossesse mystérieuse qui l’aurait exclue de son milieu social, elle a pris la décision de garder le bébé en faisant confiance à la Parole de Dieu. Liée par le sang de Jésus, elle est donc aussi liée spirituellement au Père de la manière la plus intense.
C’est là, pour nous, l’occasion de contempler en Marie cette femme totalement consacrée à Dieu, c’est-à-dire totalement donnée, disponible, accordée par sa volonté à la volonté de Dieu. Et si la figure de Marie nous permettait de relire la relation qui nous unit au Christ ? De relire notre vie de communauté ou d’associés à travers le prisme du visage de celle qui a donné son « fiat » ?
C’est bien la question à laquelle nous renvoie l’évangile. A l’homme qui informe Jésus de la présence de ses parents qui cherchent à lui parler, il répond : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Et d’ajouter en tendant la main vers ses disciples : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. » Attention ! Jésus n’est pas en train de rabrouer (repousser) sa famille. Il saisit plutôt l’occasion qui se présente à lui pour révéler la qualité du lien qui l’unit à ses disciples.
Jésus déclare ces derniers : « sa mère » et « ses frères », en tant qu’ils font la volonté de son Père. Qu’est-ce à dire ? Faire la volonté du Père manifeste une attitude de fils, de fille. Mais encore plus, il affirme que celui qui fait la volonté du Père peut être appelé « sa mère ». Rappelons-nous la réponse de Marie à l’Archange Gabriel : « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). Nous comprenons alors que « faire la volonté du Père » en tant que « mère » signifie enfanter le Christ.
N’y a-t-il pas là quelque chose qui dit votre engagement radical à suivre le Christ dans l’obéissance, la pauvreté et la chasteté ? Dans le chapitre 2 de votre constitution au n. 5, on indique que « vous êtes appelées à vivre l’évangile de façon radicale et à choisir le Christ comme centre de votre vie dans une alliance qui s’enracine dans votre baptême ». Et plus loin au n.9 on ajoute : « pour entrer davantage dans l’esprit filial de Jésus les sœurs, par le vœu d’obéissance consacre à Dieu leur volonté libre … »
Cette attitude est à rapprocher de l’obéissance dans le sens évangélique. L’étymologie de « obéir » : oboedire veut dire « prêter l’oreille à quelqu’un », « faire la volonté du Père » prend alors la coloration d’« écouter la Parole de Dieu » pour l’accueillir et l’enfanter. « Faire la volonté du Père » et « écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique » représentent, pour Jésus, une même attitude et la caractéristique du vrai disciple.
Toujours dans votre constitution (n.12), on vous demande de « vivre votre obéissance dans une attitude profonde de foi, d’accueil, d’ouverture à Dieu et aux autres, non de manière passive, mais active et responsable, dans la co-responsabilité ». C’est ainsi, mes sœurs, que l’on peut construire le Royaume et faire de votre communauté un lieu où il fait bon vivre dans la diversité de vos charismes et de vos dons personnels.
Et l’option de la pauvreté – non pour vivre dans la misère – mais pour vous rendre disponibles à Dieu et à vos frères et sœurs, pour vous abandonner à l’amour du Père dans une totale confiance, comme Marie l’a vécue ; et tout cela dans la chasteté c’est-à-dire libérées de l’exclusivité pour devenir capables d’accueillir, comme un frère, une sœur, une mère, ceux et celles que vous rencontrez et de pouvoir les aimer comme Jésus les aime.
Chères sœurs, chers associés, la personne de Marie nous invite à entrer dans un rapport qui nous unit au Christ sous le mode de la « fraternité », de la « communauté » et de la « maternité ». Le disciple est frère-sœur de Jésus dans la mesure où il communie à la volonté de Dieu, et il est « mère de Jésus » en tant qu’il enfante la Parole dans les cœurs par le témoignage qu’il donne de la transformation de sa propre vie par cette Parole.
Puisse cette eucharistie, vous permettre de rendre grâce pour tout ce que vous êtes, ce que votre communauté vous donne de vivre (à travers les joies, les peines, les moments heureux comme les plus difficiles) et qu’elle vous donne les forces nécessaires afin de poursuivre la mission qui vous est confiée et de rendre féconds les efforts du nouveau Conseil à vous faire grandir dans l’unité et la liberté de l’Esprit. En tendant les mains vers vous : Jésus vous dira « Voici mes sœurs, voici ma mère ».

Denis Côté, prêtre (26 novembre 2011)

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